Quand les démocraties pactisent avec les dictatures : l’hypocrisie qui nourrit les migrations incontrôlées

Dans un monde traversé par des crises multiples, les démocraties occidentales se retrouvent face à un dilemme permanent : défendre leurs valeurs ou préserver leurs intérêts. Trop souvent, ce sont ces derniers qui l’emportent. Contrats d’armement, partenariats énergétiques, accords migratoires : derrière les discours sur la liberté et les droits humains, les grandes puissances n’hésitent pas à conclure des alliances avec des régimes autoritaires.

Ces choix, présentés comme de la « realpolitik », ne sont pas sans conséquences. Car chaque coopération avec un État répressif alimente un cercle vicieux : en renforçant des dictatures, on pousse leurs populations à l’exil, et ce sont ensuite ces mêmes démocraties qui s’alarment de l’augmentation des flux migratoires.

Des exemples qui révèlent l’ambivalence occidentale

  • Arabie saoudite : malgré la répression brutale des droits humains et l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, les accords économiques et militaires se poursuivent.
  • Égypte : réélu en 2023 dans un scrutin sans crédibilité, le maréchal Sissi continue de recevoir une aide militaire massive de l’Occident, pendant que des milliers d’Égyptiens fuient vers l’Europe.
  • Turquie : partenaire stratégique de l’Union européenne depuis 2016 pour « contenir » les migrants, tout en réprimant ses minorités et notamment les Kurdes, dont beaucoup cherchent refuge en France ou en Allemagne.
  • Afrique subsaharienne : du Tchad au Cameroun, les soutiens militaires occidentaux maintiennent en place des régimes autoritaires, forçant leurs populations à migrer vers l’Europe, souvent au péril de leur vie.
  • Chine : l’Occident ferme les yeux sur la répression des Ouïghours et sur l’absence totale de libertés politiques, préférant préserver ses chaînes d’approvisionnement.

La liste pourrait s’allonger avec le Chili de Pinochet hier, ou encore Israël aujourd’hui. Dans tous ces cas, la logique est identique : la défense des intérêts économiques et géopolitiques prime sur les principes démocratiques.

Des conséquences directes sur les flux migratoires

À chaque fois que l’Occident ferme les yeux sur la répression ailleurs, il contribue à créer les migrants qu’il prétend ensuite « contenir ». Les populations qui fuient les dictatures n’ont pas d’autre choix que de tenter leur chance vers l’Europe ou l’Amérique du Nord, où elles se retrouvent souvent en situation irrégulière.

Cet engrenage nourrit une défiance croissante au sein des opinions publiques occidentales, exploitées par les partis nationalistes. Résultat : les démocraties s’affaiblissent de l’intérieur, prises au piège de leurs propres contradictions.

Vers quel avenir ?

Ces compromis permanents entre valeurs et intérêts posent une question cruciale : l’Occident peut-il encore prétendre défendre la démocratie alors qu’il collabore quotidiennement avec des régimes autoritaires ?

Plus grave encore, en négligeant l’impact migratoire de ces alliances, les démocraties creusent le fossé entre leurs discours et la réalité vécue par leurs citoyens. Si rien ne change, les flux migratoires incontrôlés continueront de croître, alimentant à la fois instabilité politique et montée des extrêmes.

👉Source : Flux migratoires incontrôlés : En finir avec l’impuissance politique !
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