Immigration irrégulière : Reconduites forcées et coûteuses à la frontière ou incitations attrayantes au retour volontaire ?
Selon un rapport d’information du sénat français (rapport N° 626 enregistré à la présidence du sénat le 10 mars 2022), le coût moyen d’une reconduite forcée (non volontaire) d'un migrant en situation irrégulière à la frontière est en moyenne de 14 000 euros. À ce montant, déjà conséquent, il faut ajouter tous les fonctionnaires (police, justice…) mobilisés par reconduite et par migrant en situation irrégulière, et qui auraient été plus utiles dans des tâches autrement plus importantes comme la lutte contre la criminalité, les trafics en tous genres et autres violences quotidiennes.
C’est d’ailleurs pour tenter d'éviter toute cette gabegie financière, que ce même rapport sénatorial préconise de privilégier l’incitation aux départs volontaires des migrants en situation irrégulière avec une aide financière plus incitative plutôt que les reconduites forcées bien plus coûteuses en argent, en logistique et en ressources humaines.
En France, Il existe déjà un dispositif d'aide au retour volontaire des migrants en situation irrégulière ou en fin de séjour régulier. Son montant maximum est fixé à 1900 euros. L'aide doit être sollicitée par le migrant auprès de l’OFII (Office Français de l’Immigration et de l’Intégration) qui désigne un conseiller dédié pour gérer, avec le demandeur, les modalités du départ et de l’octroi des aides au retour. Une démarche à saluer mais pas à la hauteur des enjeux tant d’un point de vue volume que stratégie politique.
À titre de comparaison, le Danemark accompagne les retours volontaires des migrants en situation irrégulière avec une allocation pouvant atteindre 13 200 euros par personne. Et ça marche !
L’Assurance Retour Migrant (ARM) proposée dans mon livre se veut comme un outil administratif accessible, populaire et à la portée de toutes les personnes en situation irrégulière et de ceux qui en sont proches. Les conditions, les montants attribués ainsi que leur calendrier d'octroi sont détaillés dans le livre. Une somme autour de 8 000 euros peut être un excellent levier gagnant-gagnant. Pour le migrant qui retournera dans son pays d'origine pour contribuer à son développement et pour l'ex-pays d'accueil qui évite les conséquences désastreuses, aussi bien d'un point de vue humanitaire que d'un point de vue financier, des retours forcés qui, souvent, n'aboutissent pas d'ailleurs.
Cette ARM (Assurance Retour Migrant) englobe également beaucoup d'incitations à le création d'entreprises dans les pays d'origine ainsi qu'une priorité pour l'obtention de visas pour tous les migrants en situation irrégulière qui bénéficieraient de l'ARM et, surtout, qui en respecteraient les modalités de mise en œuvre jusqu'au bout.
Cette nouvelle approche de la politique de régulation des flux migratoires est, non seulement, consensuelle "politiquement" (conviendrait à la fois à la gauche et à la droite) mais, aussi, un traitement de fond et à long terme de cette question migratoire si inhérente à l'Histoire de l'humanité toute entière..